L’arrestation d’Ekrem Imamoglu : une menace grave pour la démocratie en Turquie

25 mars 2025

En tant que Président de la sous-commission des Droits de l’homme au Parlement européen, je condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation, le 19 mars 2025, d’Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul et figure emblématique de l’opposition démocratique en Turquie. Cette interpellation, accompagnée de celle d’une centaine de militants et élus du CHP dans les jours qui ont suivi, marque une escalade alarmante dans la dérive autoritaire du régime d’Erdogan.

À quelques jours de sa désignation officielle comme candidat à la présidence, prévue le 23 mars 2025, İmamoğlu a vu son diplôme universitaire révoqué dans une tentative flagrante de le disqualifier. Son arrestation, sous des prétextes fallacieux de « corruption » – l’accusation de « soutien au terrorisme » ayant été écartée par le juge –, s’inscrit dans une campagne de harcèlement judiciaire visant à museler toute opposition. Depuis, des dizaines de milliers de citoyens ont pris la rue, d’Istanbul à plus de 55 provinces turques, pour dénoncer cette offensive contre la démocratie.

La répression des voix dissidentes, la destitution de maires élus, notamment dans les régions kurdes, et l’érosion systématique de l’État de droit ne sont pas nouvelles en Turquie.

En tant que Président de la commission des Droits humains, je me joins à toutes les voix qui ont exprimé leur inquiétude concernant la détention du maire d’Istanbul, et d’une centaine de militants de l’opposition, quelques jours avant sa nomination comme candidat à la présidence. J’exprime également tout mon soutien au Bâtonnier d’Istanbul qui a été destitué aux côtés de plusieurs avocats du Barreau d’Istanbul, pour avoir simplement demandé une enquête sur le meurtre de deux journalistes.

Enfin, j’exprime toute ma solidarité avec les manifestants qui demandent à respecter l’Etat de droit et les libertés fondamentales en Turquie.

 

Mounir Satouri

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