Les députés se prononcent en faveur d’une réforme « suicidaire » des règles budgétaires de l’UE

Le 17 janvier, les député·e·s européen·ne·s ont décidé de poursuivre la réforme des règles budgétaires de l’Union européenne. Si elle est adoptée, cette réforme renforcera l’austérité et privilégiera la réduction arbitraire de la dette au détriment des dépenses sociales, des services publics et de l’investissement, pourtant si nécessaire.

Le groupe Verts/ALE a remis en question le mandat de négociation pour la réforme des règles budgétaires de l’Union européenne permettant le vote d’aujourd’hui sur la réforme proposée. Un accord avec les États membres doit être trouvé dans les semaines à venir afin que la réforme soit adoptée avant les élections.

Déclaration de Philippe Lamberts, député européen belge et président du groupe Verts/ALE et négociateur au sein de la commission des affaires économiques et monétaire :

« Les groupes S&D, PPE et Renew veulent introduire de nouvelles règles budgétaires aux conséquences considérables, sans discussion ni contrôle. Grâce à nos efforts, les député·e·s ont au moins eu l’occasion de prendre la mesure de ce que les trois groupes tentent de faire passer au Parlement.
La réforme, telle qu’elle se présente, empêchera les États membres d’investir dans les projets et de couvrir les dépenses sociales qui sont essentielles pour surmonter les multiples crises auxquelles nous sommes confronté·e·s. L’urgence climatique, la neutralité carbone, la révolution industrielle verte, la guerre en Ukraine : tout cela exige des pouvoirs publics qu’ils investissent un minimum de 2% du PIB chaque année pendant les 25 prochaines années. Il est inévitable qu’une partie de ces investissements soit financée par l’emprunt public.
Au lieu de poursuivre le fantasme idéologique de la réduction des dettes et des déficits avant toute autre priorité, l’Union européenne a besoin de réformes qui renforcent notre économie. Ces règles nous couperont les ailes, à un moment où nous devons relever des défis. Cela signifie que l’Union européenne opte pour la réduction des services publics et de la sécurité sociale et met en péril la cohésion sociale de nos sociétés.
En dépit du consensus entre les économistes, la société civile et les syndicats sur le fait que la gouvernance économique de l’Union européenne doit permettre l’investissement, la réforme actuelle, profondément problématique, recrée les mêmes problèmes que les règles précédentes. Nous voulons des règles ancrées dans la réalité, soutenues par une vision stratégique et associées à une capacité d’investissement commune européenne.

En savoir plus :

Le dossier fera l’objet de négociations entre les États membres et le Parlement.

Financer notre avenir : Pourquoi nous rejetons la nouvelle règle fiscale (en anglais)

Partager cet article

Les commentaires sont fermés.