Rapport d’enquête sur la troïka : mettre un terme à un carnage social et à un déni de démocratie
« En adoptant ce rapport, nous nous sommes montrés extrêmement critiques à l’égard du fonctionnement opaque et non-démocratique de la troïka, des conflits d’intérêts qui touchent la Commission, des pouvoirs que la Banque centrale européenne s’est octroyés au-delà de son mandat, des prévisions économiques exagérément optimistes et des conséquences sociales d’autant plus désastreuses que le fardeau n’a pas été assumé équitablement par toutes les catégories de la population. Les politiques d’austérité menées au pas de charge dans les pays qui, pour l’occasion, ont malheureusement fait office de laboratoire pour l’ensemble de l’Union, sont également dans la ligne de mire en raison des allégations d’infractions commises à l’égard de la Charte des droits fondamentaux et des accords des partenaires sociaux qui ont parfois été bafoués sous l’impulsion de la troïka.
Nous demandons à la Commission européenne de faire rapidement des propositions pour encadrer les interactions entre les institutions de la troïka et les responsabilités qui échoient à chacune ainsi que pour définir les modalités du contrôle démocratique. Nous demandons également de revoir la composition même de la troïka. Au cœur du dispositif, se trouveraient l’Eurogroupe (en tant que organe de décision politique) et le Mécanisme européen de stabilité (qui doit évoluer vers un Fonds monétaire européen soumis aux règles du traité). La BCE interviendrait comme observateur et ne serait plus habilitée à formuler des recommandations concernant le marché du travail, par exemple, qui sort de ses compétences. Un consensus s’est également formé entre les eurodéputés pour que l’UE ne se tourne vers le FMI qu’en tout dernier recours, si les capacités financières européennes s’avéraient insuffisantes. La Banque européenne d’investissement doit être de la partie de manière à préparer la relance grâce à des investissements bien pensés. »
Karima Delli sur la Troïka (12 mars 2014) par EurodeputesEE
Karima Delli, eurodéputée EELV :
« Les Ministres de l’Emploi doivent avoir voix au chapitre, car aujourd’hui les politiques sociales sont encore considérées comme une simple variable d’ajustement. La Commission devrait réaliser des analyses d’impact sociales des réformes menées jusqu’à présent. Les partenaires sociaux doivent être respectés et réellement impliqués au niveau de la conception et de la mise en œuvre des programmes d’ajustement.
Etant donné que les programmes d’ajustement dans les pays en difficultés ont révélé leurs limites, jusqu’à se montrer totalement contre-productifs, les eurodéputés souhaitent que ceux-ci puissent être corrigés rapidement et que, à l’avenir, le Parlement européen puisse les valider, au même titre que les protocoles d’accords (Memorandum of Understanding) avec les pays concernés. »