Traité sur l’interdiction des armes nucléaires: une Première réunion des États parties historique

24 juin 2022

Les 20 et 21 juin à Vienne, Mounir Satouri a pris part à la Première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (adopté en 2017 à l’ONU). L’occasion de soutenir ce processus bénéfique à la sécurité internationale, snobbé par la France, et de lancer avec Pierre Laurent (Sénateur de Paris, PCF) une initiative pour créer un groupe d’amitié au Traité à la nouvelle Assemblée nationale, forte du succès de la NUPES. Retrouvez sur cette page les impressions de Mounir Satouri et la galerie photos de l’évènement. 

L’absence de la France, y compris à la conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires

Pour Mounir Satouri

Je salue l’adoption du Plan d’action de Vienne pour sortir du statu quo imposé par les puissances nucléaires, qui vient détailler le Traité.

La France, qui n’est pas membre du Traité, doit absolument cesser de pratiquer la politique de la chaise vide. Nous devons soutenir ce Traité et travailler avec les autres États dotés d’armes nucléaires, mais aussi le reste du monde, au désarmement nucléaire multilatéral de manière urgente.

Comme l’a rappelé à cette conférence António Guterres, le Secrétaire Général de l’ONU, les armes nucléaires actuelles posent un danger d’annihilation à l’humanité. Et les armes nucléaires concernent tout un chacun, car la vie concerne tout un chacun.

La guerre en Ukraine qui se déroule toujours aujourd’hui nous remet devant cette réalité : les armes nucléaires ne nous protègent pas des conflits, et elles font planer un risque inacceptable sur l’humanité toute entière.

Il est honteux que la France ait refusé de participer en tant qu’observatrice à cette Première réunion du Traité. Il est simplement inacceptable qu’elle ait également refusé de participer à la conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires qui précédait la Première réunion, alors même que la France est responsable de biens des dommages humains et environnementaux du fait des essais nucléaires pratiqués en Polynésie et en Algérie. 

L’absence des institutions européennes, malgré le soutien grandissant dans l’Union 

8 États membres de l’Union ont pris part à la Première réunion des États parties du Traité (Auriche, Irlande, Malte en tant que parties au Traité et Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Finlande et Suède en tant qu’États observateurs). 

Il est triste de constater l’omerta imposée par la France dans les institutions européennes sur ce Traité. Des représentants de l’UE avaient été envoyés aux conférences de traités avec ratification partielle dans l’UE, comme la Convention sur les mines antipersonnel. Nous continuerons, avec les collègues de différents groupes politiques qui ont répondu à l’appel pour se rendre à Vienne, à interpeller le Haut Représentant et le Service d’action extérieure sur ce silence et cette absence, y compris à la conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires. 

Également à lire à ce sujet: l’étude commissionnée par Mounir Satouri pour définir comment l’Union européenne peut faire le meilleur usage possible du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

Lancement avec le Sénateur Laurent d’une initiative de création d’un groupe d’amitié à l’Assemblée nationale

(Communiqué de presse ci-dessous)

Avec le Sénateur PCF de Paris, Pierre Laurent, également présent à Vienne pour la Première réunion des États parties au TIAN, Mounir Satouri a lancé une initiative pour créer un groupe d’amitié au TIAN à l’Assemblée nationale, comme il en existe dans bien des parlements à travers le monde (notamment au Parlement européen, initié par Mounir Satouri).

Conférence parlementaire : un plan d’action parlementaire international adopté

Réunis pour une session de travail et d’échanges sur leurs expériences respectives de promotion du TIAN, les parlementaires venus de divers pays ont décidé d’une déclaration commune à l’ONU ainsi que d’un plan d’action pour la promotion du TIAN. 

La nécessité de renforcer la solidarité face aux détonations nucléaires du passé

Un des chapitres du Traité que cette Première réunion a approfondi est l’assistance aux victimes et la réhabilitation de l’environnement en cas de détonation nucléaire. Bien des personnes ont été victimes des attaques nucléaires au Japon et des essais nucléaires de part le monde. Les États parties au Traité ont notamment discuté de la création d’un fonds de solidarité pour faire face à ces impacts. 

Souvent les États responsables de ces actes n’ont pas reconnu toute la mesure des impacts, notamment l’aspect transgénérationnel des maladies radio-induites. Ma rencontre avec Hinamoeura Cross, polynésienne et victime des essais français comme nombre de femmes atteintes de maladies radio-induites dans sa famille, renforce ma détermination d’obtenir plus de justice pour ces personnes. La loi Morin est insuffisante. 

 

 

La remise en l’état de l’environnement dans les zones affectées est également un sujet brûlant. Que ce soit dans les montagnes algériennes, ou dans les atolls polynésiens, la France a la responsabilité de remettre en l’État l’environnement, de faire la transparence sur la pollution engendrée et de protéger les populations concernées des impacts des essais à long terme. 

En décembre 2021, nous sommes parvenus à ce que soit inclus dans un texte du Parlement notre appel à ce que l’UE s’implique dans la remédiation des conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires.

 

Autres articles de Mounir Satouri en lien avec ce sujet des conséquences des essais nucléaires:

Étude d’ICAN sur les conséquences des essais nucléaires français en Algérie 

Webinaire sur les conséquences des essais nucléaires français en Algérie

 

GALERIE PHOTO

Ci-dessus : les parlementaires venus de divers pays (Canada, Italie, Japon, Allemagne, Belgique …) pour soutenir et promouvoir le Traité

Ci-dessus : Mounir Satouri (EELV, Verts/ALE), Pierre Laurent (Sénateur de Paris, PCF), Fatima Cuny (co-présidente de la Commission Paix & désarmement de EELV), Lorena Schlicht (Maires pour la Paix) et des élu-e-s locaux EELV et PCF

COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Communiqué de Mounir Satouri avant la Première réunion

Communiqué de Mounir Satouri et Pierre Laurent durant Première réunion

Communiqué de Mounir Satouri et des autres eurodéputé-e-s ayant participé à la conférence 

 

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