Farines animales : il faut maintenir l’interdiction
Lors de la session plénière de juillet 2011, le Parlement européen s’est prononcé sur ce sujet lors du vote du rapport Roth Behrendt (dont l’amendement majeur sur la réintroduction a été adopté avec 485 voix pour, 162 voix contre et 30 abstentions). Les eurodéputés apportent ainsi leur avis au débat qui se déroule actuellement au sein du Conseil européen composé des Etats-membres. Le groupe des Verts/ALE a participé aux négociations autour de ce rapport au sein de la commission parlementaire Environnement et Santé publique. Les écologistes ont cherché à limiter les dégâts en renforçant les conditions nécessaires au retour de ces farines animales : afin de les limiter aux non-herbivores et aux morceaux propres à la consommation humaine ; afin de recevoir des analyses plus fiables permettant d’identifier l’espèce d’origine des protéines présentes dans les farines ; afin d’assurer les contrôles en amont et en aval de la filière de transformation et d’éviter les mélanges de farine.
Malgré le succès recueilli par ces propositions écologistes qui ont été finalement adoptées par le Parlement, les eurodéputés EELV ont souhaité voter contre ce texte. Selon eux, trop d’incertitudes scientifiques persistent encore, notamment autour des maladies à prions – les agents infectieux responsables de la tremblante du mouton, de la vache folle et de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez les humains. Par principe de précaution, il faut continuer d’interdire la consommation de farines animales à tous les animaux. « Comment s’assurer que les filières restent différenciées ? Comment empêcher l’erreur humaine dans des exploitations où se trouvent à la fois des volailles et des bovins ?, s’interroge Michèle Rivasi. Il vaut mieux éviter ces prises de risque de contamination croisée. C’est pourquoi, avec un certain nombre de députés français et britanniques nous avons voté contre ce texte. »
Au cœur de ce débat se trouve la question des protéines qui sont essentielles à l’alimentation des animaux, mais que nous ne produisons pas en quantités suffisantes en Europe. L’UE est actuellement dépendante des importations de soja brésiliens ou américains, prisonnière d’accords commerciaux conclus avec ces pays. Plutôt que de réintroduire les protéines animales dans l’alimentation du bétail, il est clair pour les écologistes que nous devons cultiver plus de protéines végétales en Europe. Revenir à des exploitations de petites tailles, disséminées, et permettre aux animaux de se nourrir localement, avec un usage approprié des pâturages… : les solutions alternatives existent.