Lyon-Turin : citoyens engagés et députés européens se rassemblent au Parlement européen pour créer une force de frappe commune
En outre, les participants souhaitent faire entendre leur voix à quelques jours de la mise en place de la nouvelle Commission européenne et de la nomination du nouveau commissaire aux Transports à qui ils demandent d’abandonner ce grand projet inutile au profit d’un plan alternatif axé sur la rénovation de l’existant.
Plusieurs pistes ont été évoquées dans le cadre de la réunion:
– la création d’une force de frappe commune (task force européenne)
– le travail sur une résolution du Parlement européen contre le Lyon-Turin pour l’année à venir
De leur côté, les députés européens présents se sont engagés à employer tous les moyens légaux pour contester l’utilité de ce projet mais aussi sa légalité par exemple en saisissant la Cour des comptes européenne, la médiatrice européenne ou encore l’OLAF (office européen de lutte antifraude).
Pour Karima Delli, députée européenne, coordinatrice de la Commission Transports pour le groupe des Verts au Parlement européen :
« Au-delà des chiffres farfelus ou mensongers concernant un trafic largement surévalué, les mouvements financiers douteux autour du Lyon-Turin exigent la plus grande vigilance.
Par ailleurs, ce projet titanesque n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes au regard de l’intérêt général, de l’impact écologique ou tout simplement de la santé publique. C’est pourquoi, la question de son utilité se pose aujourd’hui sérieusement. En tant que responsables européens, nous ne pouvons tolérer un tel gâchis.
D’abord sur le plan financier puisque son budget ne cesse d’augmenter et qu’il a déjà doublé par rapport aux prévisions initiales, atteignant aujourd’hui la somme colossale de 26,1 milliards d’euros. En octobre 2013, l’Union européenne s’est engagée à en financer une partie via le mécanisme d’interconnexion européen. Pourtant, même en absorbant la totalité des fonds disponibles (environ 11,1 milliards pour la période 2014-2020) au détriment de toute autre infrastructure, le Lyon-Turin s’avèrera nécessairement un véritable gouffre pour les finances publiques française, italienne et européenne déjà exsangues.
Ensuite d’un point de vue écologique puisque le Lyon-Turin rime avec le sacrifice de 1500 hectares de terre et d’une immense quantité d’eau (l’équivalent de la consommation d’un million d’habitants en eau, uniquement côté italien). A cela s’ajoute également les émissions de particules fines liées au trafic routier mais aussi la prolifération de poussières à caractère nocif issues de la roche creusée, comme l’amiante par exemple. »