Pas de démocratie moderne sans véritable protection des lanceurs d’alerte

Sans lanceurs d’alertes, nombre de scandales n’auraient jamais éclaté et seraient restés à l’abri de la justice. Pourtant la situation des hommes et des femmes qui les ont fait connaître est plus que précaire. Il est enfin temps de les protéger dignement.
 
Mediator, LuxLeaks, Panama papers, Watergate, PRISM, Clearstream, etc. Autant d’affaires derrière lesquelles on trouve, avant tout, des noms de citoyen(ne)s révolté(e)s et qui ont pris la décision probablement la plus difficile de leur vie : dénoncer leur employeur, public ou privé, généralement puissant et donc potentiellement dangereux dans sa réaction.

Ainsi, nombreux sont ceux et celles dont la vie privée et la carrière ont été bouleversées voire anéanties par ceux qu’ils ont dénoncé. Souvent, même, les lanceurs d’alerte finissent par être condamnés judiciairement pour leur action sans que personne ne soit inquiété pour les faits dénoncés.
Au-delà de l’admiration que l’on peut leur porter, il est difficile d’envier le sort subi par Irène Frachon, Edward Snowden, Hervé Falciani, Antoine Deltour ou d’autres, surtout si ils n’ont pas eu la « chance » de voir leur situation un minimum médiatisée.

Sensibles à leur situation, nous agissons, au sein du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, pour aider les lanceurs d’alertes. Par exemple, nous avons lancé la plate-forme sécurisée EUleaks qui garantie l’anonymat aux personnes souhaitant rendre publiques des informations d’intérêt général.

Au niveau législatif, au sein d’un Parlement européen qui peine à se positionner clairement, nous nous battons pour la mise en place d’un véritable cadre légal protecteur des lanceurs d’alerte. Nous avons d’ailleurs fait une proposition de directive en ce sens. Et si les États semblent, timidement, d’accord pour agir, la balle est dans le camp de la Commission européenne qui a lancé une consultation publique sur le sujet dont les résultats sont attendus en juillet prochain.

Dans l’attente des conclusions de cette enquête et des propositions de la Commission, une pétition permet en parallèle aux citoyens d’exiger cette nécessaire protection .

A l’occasion du 23 juin, Journée internationale de protection des lanceurs d’alerte, nous entendons, une fois de plus, marquer notre soutien et rappeler notre mobilisation sur le sujet.



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