Stopper la perte de la biodiversité : une mobilisation en vue de Nagoya 2010
Des chiffres préoccupants
La deuxième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique fait la chronique de ces disparitions annoncées. Le déboisement, par exemple, se poursuit à un rythme alarmant en raison principalement de la conversion des forêts en terres agricoles. « On estime à 6 millions d’hectares par an la perte de forêts primaires depuis 2000 », disent les spécialistes. La question de la disparition des espèces est également préoccupante : « Les effectifs de quelque 3000 espèces sauvages ont décliné régulièrement d’environ 40 % en moyenne entre 1970 et 2000. » Et il ne faut pas oublier les conséquences de la perte de biodiversité sur nos sociétés : en Europe, certaines études estiment que 16,6 % des emplois sont liés à sa préservation, et que 40 % de notre économie dépend directement de la nature.?
par EurodeputesEE
La mobilisation du Parlement européen pour la biodiversité
Le Parlement, vient d’adopter un rapport dénonçant le fiasco de l’objectif européen de stopper la perte de la biodiversité d’ici 2020. On y trouve trois mesures-phare pour inverser la balance : l’adoption d’une approche intégrée dans toutes les politiques sectorielles (agriculture, pêche, transports, industrie…), l’interdiction des violations de la législation environnementale européenne par les Etats-membres, et l’attribution de 0,3 % du PIB à des mesures de protection de la biodiversité.
Reste au Conseil qui réunit les chefs d’Etats des pays-membres, et à la Commission européenne, à entendre ces injonctions et à débloquer certains dossiers qui n’avancent pas en haut-lieu ! Les négociations pour une directive-cadre pour la protection des sols sont actuellement au point-mort à cause de la réticence de certains pays à se mettre au diapason européen. Le financement de la gestion des sites Natura 2000 n’est pas encore adéquat. Et l’idée de conditionner les aides publiques au respect des normes environnementales n’est pas encore en route…
Il reste encore beaucoup à faire. La mobilisation ne s’arrête pas là ! A venir, en octobre, le vote d’une Résolution appelant les leaders mondiaux à ne pas reproduire un Copenhague de la biodiversité. Les parlementaires préconisent d’aboutir à un plan ambitieux pour 2020, assurer son financement et garantir le partage juste et équitable des ressources découlant de la nature. A Nagoya, les écologistes Bas Eickhout (Pays-Bas) et Sandrine Bélier seront présents et auront ainsi l’occasion de rappeler à la communauté internationale que la protection de la biodiversité est un enjeu vital. C’est même une opportunité à saisir pour penser notre modèle de développement économique différemment.
La résolution du Parlement européen pour la biodiversité (pdf 158.47Ko)