Turquie : Les écologistes veulent un message européen clair
Une courte majorité de Turcs a approuvé dimanche 16 avril le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan au cours d’un référendum contesté, et dont le résultat pourrait être déterminant pour l’avenir du pays. Le résultat de cette consultation populaire pourrait avoir de nombreuses conséquences dont le Parlement européen débattait hier lors d’une réunion en session plénière à Bruxelles.
En parallèle, les purges ont repris avec une nouvelle vague d’arrestations et de suspension de personnes cacusées d’être des adeptes du prédicateur Fethullah Gülen, montré du doigt par Ankara comme étant l’instigateur de la tentative de putsch du 15 juillet 2016.
Eva JOLY, députée européenne écologiste déclare :
«A l’heure où Erdogan transforme son pays en autocratie, l’Union européenne ne peut plus rester silencieuse. Il est de sa responsabilité d’utiliser les moyens à sa disposition pour protéger et renforcer la démocratie et l’état de droit en Turquie. Les négociations sur l’élargissement de l’Union douanière à la Turquie, qui est d’une importance capitale pour Erdogan, ne devront reprendre qu’à la condition expresse d’une amélioration substantielle du respect des droits humains.
Si remettre en cause les négociations d’adhésion semble être à première vue la réponse la plus facile, elle n’aura dans les faits pas le moindre impact positif sur la situation en Turquie. Plutôt que de refermer définitivement cette porte, les écologistes souhaitent que les pourparlers soient gelés jusqu’au retour de la démocratie en Turquie.
Nous devons aujourd’hui envoyer un signal clair aux 49% de citoyens turcs qui ont voté contre les prétentions autoritaires d’Erdogan, malgré un climat persistant de peur et d’intimidations. L’UE est à vos côtés et continuera à soutenir la lutte pour la démocratie et les droits humains en Turquie. »