Visite du Premier ministre indien : parlons du climat plutôt que des armes et du nucléaire
Le Premier ministre indien Narendra Modi est arrivé en France pour une visite officielle de trois jours, son premier déplacement en Europe depuis son élection à la tête de l’Inde en mai 2014.
À son agenda, des entretiens avec le président de la République et le Premier ministre, des discussions avec des chefs d’entreprise français, et une visite des installations d’Airbus à Toulouse. Monsieur Modi doit ensuite rendre visite en Allemagne à la Chancelière Angela Merkel.
La France espère de nombreux contrats
Au pouvoir depuis bientôt un an, Narendra Modi, issu d’une des franges les plus dures du nationalisme hindou, était pourtant depuis 2002 persona non grata en Europe, accusé d’avoir attisé des émeutes anti-musulmanes ayant entraîné la mort de plus de 2.000 personnes dans l’État du Gujarat, qu’il dirigeait alors.
Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Narendra Modi a été élu triomphalement à la tête de l’Inde après avoir défait le parti du Congrès (le parti mythique de l’indépendance, celui de la dynastie des Nehru-Gandhi).
Désormais fort de son statut de leader du 2e pays le plus peuplé de la planète (l’Inde aux centaines de millions de classes moyennes émergentes et à la croissance de 7,4 % – pour 2014, 8 % attendu pour 2015), le Premier ministre indien semble être particulièrement attendu par les dirigeants européens à la recherche désespérée de relais de croissance.
La France semble vouloir y prendre toute sa place en jouant de son double savoir-faire en matière d’armements et en matière de technologie nucléaire.
Un projet de centrale sur une zone sismique
Ainsi, s’il n’est pas au programme officiel de discussion entre Narendra Modi et François Hollande, le méga-contrat pour la vente à l’Inde de 126 avions de combat Rafale est dans tous les esprits.
Les négociations sont « bloquées » depuis plus de trois ans. Mais comme se doter d’une industrie militaire est une priorité pour le Premier ministre indien, expliquant partout que l’Inde a besoin de renforcer sa sécurité pour des raisons géostratégiques de proximité avec la Chine, éternelle rivale, le Pakistan, le Bangladesh et ses futurs réfugiés climatiques ou encore le Moyen-Orient, nos dirigeants et Dassault continuent d’espérer.
Un des autres grands défis indiens est de répondre à la demande énergétique colossale de ses 1,252 milliards d’habitants. Là encore, nouvelle aubaine pour la France.
Areva, pas vraiment au meilleur de sa forme ses derniers temps, espère bien que le Premier ministre indien confirme la construction annoncée il y a cinq ans de la plus grande centrale nucléaire du monde, à Jaitapur, à la frontière des États du Maharashtra et de Goa. Le site doit être pourvu de six réacteurs, dont deux EPR français.
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