Droits humains et climat : le Crédit Agricole ne doit pas financer l’oléoduc Keystone XL

Nous avons co-signé avec d’autres parlementaires européens une lettre adressée aux dirigeants des 16 banques contribuant au financement de la compagnie TransCanada, qui souhaite mettre en œuvre le projet d’oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis. Le Crédit Agricole est la seule banque française incriminée.

Nous nous opposons à la construction de ce projet d’oléoduc de 1900 kilomètres, destiné à transporter quotidiennement 830 000 barils de pétrole extrait des sables bitumineux de l’Alberta, dans l’ouest du Canada, jusqu’au Nebraska. Le but est de raccorder cet oléoduc à un tronçon d’oléoduc déjà existant, pour acheminer ce pétrole brut jusqu’aux raffineries américaines du golfe du Mexique. Et l’exporter.

Les sables bitumineux – composés de 3 à 5% d’eau, de 7 à 12% de bitume et de 80 à 85% de matières minérales (silice et argile) – sont une aberration écologique et climatique :

  • l’extraction d’un baril de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta génère plus de 190 kg de gaz à effet de serre (GES, 3 fois plus que la production d’un baril de pétrole classique)
  • le processus de séparation du bitume et du sable grande consomme une quantité d’eau polluée pharamineuse (2 à 5 barils d’eau douce pour produire un baril de pétrole)
  • la production d’un baril de pétrole léger à partir de sables bitumineux nécessite 20 à 25 % de l’énergie contenue dans ce baril.
  • ils détruisent des paysages et des écosystèmes qui étaient vierges jusque-là.

Par ailleurs, le petit frère de cet oléoduc XL a déjà connu des fuites contaminant des terres fertiles du Dakota du Sud à deux reprises : en novembre dernier (5 000 barils de pétrole, environ 795 000 litres) et en avril 2016 (405 barils, environ 63 000 litres). Les propriétaires refusant de vendre leurs terres seront bientôt expropriés, et l’Oléoduc Keystone XL risquerait donc de contaminer encore plus largement des terres où se situe immense nappe phréatique de faible profondeur, située sous les grandes plaines des Etats-Unis, du Dakota du Sud au Texas.

Pour toutes ces raisons, un tel projet ne devrait recevoir aucun soutien financier des banques. Surtout pas d’une banque qui a pris des engagements vis-à-vis des pouvoir publics en faveur des investissements dans les énergies renouvelables et la transition énergétique : les double-discours au service de l’incohérence, nous n’en voulons plus !

 

Consulter la lettre en pdf.

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Un commentaire

  • Deltour jeannick dit:
     - 

    Bjr, j’ai quitté la Crédit Agricole à cause de ses pratiques financières malhonnêtes. Maintenant cette banque dite coopérative est la seule banque française sur ce créneau du financement du pétrole bitumineux.C’est une honte !
    Je pense qu’il faudrait demander à toutes les instances de l’ESS, en particulier les Chambres régionales de l’ESS d’exclure le Crédit Agricole de ses membres car il discrédite gravement l’action des militants de l’ESS – et le faire savoir aux clients.
    Merci pour votre action

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