Emmanuel Macron, l’avenir des Guyanais vaut mieux qu’une Montagne d’or
Le gouvernement s’apprête à autoriser la destruction et la pollution d’une région qui accueille à elle-seule 50 % de la biodiversité française. Une tribune publiée sur le Huffington Post et que nous co-signons avec Michel Dubouillé, Secrétaire régional d’EELV Guyane et conseiller municipal de Matoury.
La récente visite d’Emmanuel Macron en Guyane a malheureusement confirmé les rares ambitions qu’il avait pour cette région française négligée par l’État depuis tant d’années: l’exploitation aurifère de la Montagne d’Or est sa priorité. Se servant d’un contexte économique et social défavorable, et sous couvert d’un pseudo-débat public – qui n’est pas amené à revoir l’utilité d’un tel projet minier – le gouvernement s’apprête à autoriser la destruction et la pollution d’une région qui accueille à elle-seule 50 % de la biodiversité française. Pourtant, des solutions existent pour stopper la course à l’extractivisme et développer une économie respectueuse de l’environnement comme des droits des peuples autochtones, totalement abandonnés de la République.
S’il tient ses promesses, le gisement de la Montagne d’or mènera à l’extraction de 85 tonnes d’or sur 13 ans. À terme et au cours actuel du métal jaune, plus de 3 milliards de dollars pourraient sortir de la forêt amazonienne française… un véritable puits de carbone que notre pays devrait logiquement préserver, si tant est que « Make Our Planet Great Again » n’est pas un simple slogan marketing.
Selon l’opérateur, pour extraire l’or, 78000 tonnes minimum d’explosifs, 46.500 tonnes de cyanure et 142 millions de litres de fuel seront nécessaires pour les 13 ans de durée de vie du projet. Selon les plans de construction, la fosse mesurera 2,5 km de long, 500 m de large et 400 m de profondeur au point le plus bas. Il faudra pour le mener à bien défricher l’équivalent de 32 Stades de France, produire une montagne de déchets miniers haute comme cinq dunes du Pilat, refaire la piste d’accès qui s’enfonce dans la forêt amazonienne sur plus de 120 kilomètres et la doubler d’une ligne à haute tension pour alimenter un chantier qui utilisera l’équivalent de 100% de la consommation de la ville de Cayenne.
Ainsi 450 millions de tonnes de roches seraient extraites puis broyées à la Montagne d’or (à raison de moins de deux grammes d’or par tonne extraite). Après récupération de l’or, les boues contenant les déchets miniers seront ensuite stockées dans des barrages. Le déblai entraînerait la création artificielle et permanente de deux dômes de roches de 100 mètres de haut voire plus, ainsi que d’un mont endigué de 70 m de haut renfermant, selon les industriels, 54 millions de tonnes de boues issues du processus de traitement de la roche avec le cyanure.
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