Protection des données : faisons valoir nos droits

A l’occasion de la Journée européenne de la protection des données (28 janvier), les eurodéputé.e.s écologistes Karima DELLI, Pascal DURAND, Yannick JADOT, Eva JOLY et Michèle RIVASI rappellent l’importance de ce droit.

« Alors que la CNIL vient d’infliger une amende record de 50 millions d’euros à Google, la Journée européenne de la protection des données (28 janvier) tombe à point nommé. Créée en 2006 à l’initiative du Conseil de l’Europe, cette Journée doit être l’occasion de revendiquer notre droit à la vie privée face aux appétits grandissants des géants du numérique (les fameux GAFAM) et des États. Bonne nouvelle : le nouveau règlement européen sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur en mai dernier, fixe le cadre de protection le plus ambitieux au monde. À nous de nous en saisir et de le faire respecter !

C’est justement sur la base des nouveaux droits inscrits dans le RGPD et suite à une plainte d’internautes portée par deux ONGs (la Quadrature du Net et None of your Business) que Google vient d’être sanctionné par le gendarme français de la protection des données, la CNIL. En cause : le manque d’informations sur l’exploitation des données des utilisateurs.

C’est la preuve que notre droit à la protection de nos données n’est plus seulement abstrait : les nouvelles sanctions prévues par le RGPD peuvent aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires, obligeant ainsi les acteurs du numérique à prendre nos droits au sérieux et à ne pas utiliser nos données de manière abusive et sans notre consentement explicite. Le Web ne doit pas être un espace de non-droit.

Face aux nombreuses infractions constatées, les citoyens européens ont déjà déposé plus de 95 000 plaintes auprès de leurs autorités nationales de protection des données depuis mai dernier. Nous nous réjouissons donc de l’entrée en vigueur de ce règlement européen, négocié de main de maître par l’eurodéputé écologiste allemand Jan-Philipp Albrecht. C’est cette Europe-là qui protège les citoyens. Nous veillerons désormais à la stricte application de ce texte européen pour que nos droits soient effectivement respectés.

Mais l’appétit pour nos données ne vient pas seulement des géants du numérique. Avides d’une connaissance toujours plus pointue sur les comportements de leurs citoyens, les États en sont aussi très friands. Souvent au prétexte de la lutte contre le terrorisme, la collecte de données personnelles par les gouvernements s’élargit chaque année davantage, au péril de nos libertés fondamentales.

Cette question est au cœur de l’actualité européenne, puisque plusieurs propositions législatives en ce sens sont sur la table, notamment celle pour l’interopérabilité des fichiers qui prévoit la mise en commun de bases de données très différentes – y compris biométriques – sans garanties suffisantes quant au respect des droits d’accès et du principe de proportionnalité.

Notre refus de céder à la surveillance de masse, présentée à tort comme la solution miracle au terrorisme, explique notamment pourquoi nous avons voté contre les recommandations du rapport final de la commission spéciale sur le terrorisme en décembre dernier. De l’extension générale de la durée de rétention des données à une collecte biométrique toujours plus vaste, ce texte recommandait la mise en place de nombreux programmes dangereux, coûteux et inefficaces qui détournent des moyens importants pouvant être bien mieux utilisés ailleurs.

Vous pouvez compter sur notre mobilisation et notre détermination à défendre le droit à la vie privée et à la protection de nos données, pierre angulaire d’une démocratie saine et libre. »


Ci-dessous, pour rappel, la vidéo qui revient sur l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), fruit du combat des écologistes européens

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