De Lille à Roissy, l’écœurement

24 octobre 2009
société

Mobilisés à Lesquin, mardi soir, les opposants à l’expulsion de migrants afghans ont vivement critiqué les mensonges officiels.

Lille, correspondance. Mardi, Lesquin. Il bruine sur l’aéroport où plus de deux cents militants sont venus empêcher le renvoi d’une quinzaine d’Afghans par charter vers Kaboul. Paul-Alain et Matthieu, de Flandre Terre solidaire, une jeune association de Bailleul, trépignent dans le froid. « Nous voulons défendre les droits de tous, il n’y a pas de migrants ou d’étrangers, mais des êtres humains sans distinction. » Ils tiennent une pancarte : « Non aux charters de la honte ». Expression qui traverse d’ailleurs les discours des associations et des partis politiques (PS, NPA, PCF, Verts) présents. Jean-Claude Lenoir, de Salam, fustige la « basse besogne » d’Éric Besson. Les Verts, par la voix d’Hélène Flautre, députée européenne, parle de lui comme d’« un amateur qui découvre chaque jour des procédures scandaleuses ». Quelques heures plus tard, bonne nouvelle : le charter ne partira pas. La manifestation se dirige alors vers le centre de rétention tout proche. Les migrants sifflent, en réponse aux chants des manifestants. Ils crient : « We love you », les militants répondent : « We too. » Mais hier, coup de théâtre : trois migrants ont bien été expulsés, depuis Roissy. Rodolphe Nettier, de SOS soutien aux sans-papiers, fulmine : « S’il leur arrive quelque chose, nous attaquerons les autorités ! » Et Jean-Claude Lenoir de conclure : « Nous sommes écœurés par les mensonges de ce gouvernement. Mais la lutte est loin d’être terminée. »

Julie Bart

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