La Commission européenne doit suspendre l’utilisation du vaccin Pandemrix chez les enfants

10 mars 2011
L’eurodéputée EELV, Michèle Rivasi, a demandé lors d’un entretien avec John Dalli, le commissaire européen à la santé et aux consommateurs, la suspension des injections du vaccin Pandemrix chez les enfants de l’ensemble des pays de l’Union européenne. Effets collatéraux de la grippe H1N1.
Le vaccin anti-H1N1 Pandemrix, produit par GSK, est suspecté d’avoir un lien dans l’apparition de cas de narcolepsie (une maladie neurologique rare mais grave qui entraîne relâchements musculaires et somnolence) chez des enfants de 4 à 19 ans, dans les huit mois qui ont suivi l’injection. La Finlande comptait fin janvier 2011, 60 cas de narcolepsie chez les enfants et adolescents de moins de 19 ans. 90 % d’entre eux ont reçu des injections de Pandemrix. Le risque d’avoir la narcolepsie au sein des enfants vaccinés est 9 fois plus élevé qu’au sein des enfants n’ayant pas été vaccinés. Des cas de narcolepsie associée à l’injection de Pandemrix ont aussi été signalés en Suède, en Islande, en Norvège, en France et au Portugal.

En attendant les résultats définitifs d’investigations scientifiques plus poussées, les autorités sanitaires finlandaises ont décidé de suspendre les injections de Pandemrix. Car sa responsabilité est probable et « l’association observée si évidente qu’il est improbable que d’autres facteurs dits collatéraux puissent expliquer le phénomène », indiquent les autorités finlandaises. « Ce n’est hélas pas l’opinion de l’Agence européenne des médicaments qui, contrairement à la Finlande, ne donnera aucun avis sur le Pandemrix tant que les vérifications engagées ne seront pas terminées. Cela me fait malheureusement penser à l’affaire du Mediator et du benfluorex. Une nouvelle fois, l’EMA préfère ne pas agir ou ne rien dire qui puisse nuire à un médicament, plutôt que d’agir en préventif. Il faudra combien de malades pour sortir de cet immobilisme ? », constate Michèle Rivasi.

« Pourquoi, dès qu’il s’agit de médicaments ou de vaccins, le principe de précaution doit-il systématiquement profiter aux entreprises et non aux patients ? Si l’on veut une Europe de la santé crédible, dans laquelle les gens pourront avoir confiance, il est indispensable que la Commission prenne des décisions préventives, claires et sans ambigüité en faveur de la santé des populations », analyse l’eurodéputée française.

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