Étiquetage des produits issus des colonies israéliennes : enfin un geste de l’UE pour la paix

11 novembre 2015
La Commission européenne vient d’adopter des lignes directrices pour l’étiquetage des produits issus des colonies israéliennes situées en territoire palestinien. Pour Karima DELLI et Pascal DURAND cette publication, maintes fois retardée en raison de pressions politiques, est un premier pas vers la mise en œuvre effective d’une politique européenne de différenciation entre Israël et ses colonies illégales.
Pour Pascal DURAND, député européen Europe Écologie :

«En résistant à de très fortes pressions politiques et à des arguments de pure propagande, la Commission européenne s’attaque enfin au cœur de la problématique, celui de l’occupation illégale en regard du droit international par Israël de territoires palestiniens et de leur colonisation. Tant que 600 000 colons continueront à imposer leur loi à 13 millions de citoyens et à la communauté internationale, aucune solution durable ne sera envisageable. La différenciation des produits issus des colonies est un premier pas significatif pour lutter contre cette situation inique.

Beaucoup reste à faire afin de faire cesser toute aide directe de l’UE en faveur de la politique de colonisation pour rétablir l’état de droit et faire reculer la violence. Mais il faut aujourd’hui saluer cette initiative, soutenue par toutes celles et ceux qui veulent la paix. A ce titre, je rappellerai que des centaines de personnalités israéliennes, tel Abraham Burg, l’ancien président de la Knesset ou Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, ont publiquement affiché leur soutien à l’étiquetage des produits illégalement produits dans des colonies. Ce n’est donc pas, comme le gouvernement israélien tente de le présenter, une mesure « antisémite », c’est une mesure pour le respect de nos valeurs humanistes, une mesure pour la paix. ».

Karima DELLI, député européenne Europe Écologie, rajoute :

«Bientôt 70 ans après la création de l’état d’Israël, celui-ci n’a toujours pas de frontières viables et par conséquent, l’état de Palestine encore moins. Cela tient à une politique de colonisation continue par Israël de territoires palestiniens, au mépris pur et simple du droit international et des droits humains. Sans la fin de cette conquête dénuée du moindre fondement légal, la possibilité d’un retour à la table des négociations entre les deux parties reste inimaginable. Si l’Union européenne ne parvient hélas pas à parler d’une seule et même voix sur la scène internationale, et partant, à peser en faveur de la paix au Proche-Orient, elle n’en a pas moins la possibilité et le devoir d’appliquer sur son propre territoire un droit conforme à ses valeurs de paix. L’étiquetage des produits issus des colonies israéliennes est donc une décision logique pour l’Union européenne, afin de permettre aux consommateurs européens d’être conscients de la portée politique de leurs achats. Il ne s’agit rien de moins, au fond, que d’inciter par la loi Israël à revenir à la réalité du droit.»

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