Plénière à Bruxelles – semaine du 19 au 23 octobre 2020
Retour sur les 5 jours de plénières à Bruxelles, avec pour la première fois, une possibilité pour les député·e·s d’intervenir depuis les bureaux du Parlement européen dans les différents pays membres. Le gros dossier de la semaine a été le vote de la Politique agricole commune.
Lundi 19 Octobre 2020
Pour retrouver l’ordre du jour de ce lundi après-midi et les explications des eurodéputé·e·s, suivez ce fil. 👇🏻
La Commission présentera d’ici décembre un paquet législatif sur les services numériques et l’intelligence artificielle (sa 2e priorité pour 2020 « Une Europe prête pour l’ère numérique »). C’est le cadre des nouvelles règles pour réguler internet et créer un standard européen.
Il y a de forts enjeux en terme de démocratie (sources d’opinion des personnes), d’économie (façon dont les entreprises européennes dont PME et start-up peuvent être compétitives), et de protection des données et de la vie privée.
Nous avons voté six rapports sur ce sujet, couvrant des domaines allant du droit commercial aux droits fondamentaux en passant par l’éthique, la responsabilité civile de l’intelligence artificielle et les droits de propriété intellectuelle.
C’est Gwendoline Delbos-Corfield qui est intervenue pour nous dans ce débat.
« La législation sur l’intelligence artificielle doit reposer sur des principes éthiques forts avec pour priorité la protection des citoyen·ne·s et de l’environnement. Les biais des algorithmes doivent être étudiés.«
Nous nous sommes également penché·e·s sur le futur de l’éducation européenne dans le contexte de la pandémie de COVID19. Un rapport (en anglais) du Centre commun de recherche a tâché d’évaluer l’impact de la pandémie sur l’éducation.
Dans la plupart des pays, les établissements scolaires ont fermé. L’apprentissage s’est fait entièrement en ligne et les élèves subiront une perte d’apprentissage, même si elles et ils ne seront pas tou·te·s affecté·e·s de la même manière.
Le parlement a posé une question orale au Conseil pour savoir quels enseignements ont été tirés de cette crise et quelle est la vision à long terme du Conseil en ce qui concerne la politique en matière d’éducation de l’Union.
Le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) a été créé en 2006 pour soutenir les travailleurs et travailleuses licencié·e·s et les indépendant·e·s en cessation d’activité en raison de modifications majeures de la structure du commerce international résultant de la mondialisation ou d’une crise économique et financière mondiale ainsi que pour les aider à se réinsérer sur le marché du travail. Le FEM s’inscrit en dehors des plafonds du cadre financier pluriannuel (CFP) et peut être mobilisé de manière ponctuelle. Il peut donc également être mobilisé dans des situations nées de la crise mondiale engendrée par le coronavirus.
Nous avons voté pour que ce fonds soit mobilisé pour faire face aux licenciements intervenus dans les secteurs connexes de la construction navale en Galice (Espagne) à la suite des difficultés financières rencontrées par deux chantiers navals de la région.
Mardi 20 Octobre 2020
Pour retrouver l’ordre du jour de ce mardi et les explications des eurodéputé·e·s, suivez ce fil. 👇🏻
Le gros dossier de la journée était le débat sur la Politique agricole commune (PAC) pour les 6 prochaines années.
La PAC est composée de 3 dossiers :
- un règlement sur les plans stratégiques (SP), qui comprend l’essentiel des aides directes aux paysan·ne·s ;
- un règlement sur l’organisation commune des marchés des produits agricoles et d’autres mesures de la PAC (OCM), qui comprend les mesures de régulation économique des secteurs ;
- un règlement horizontal de la PAC (RPM), qui couvre des éléments tels que la structure de gouvernance et le financement des dépenses agricoles.
La PAC, c’était déjà LE vieux dossier de ce mandat. Nous avions conditionné notre vote en faveur de Mme Von der Leyen à la révision, par la nouvelle Commission qu’elle préside, de la réforme proposée par la Commission précédente. En effet, les 3 textes ont été adoptés avant l’annonce du Pacte vert et la crise de la COVID-19.
Malheureusement, rien n’a changé. Les négociations qui ont suivi entre les commissions Agriculture et développement rural (AGRI) et Environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) ont été rompues par ENVI et des discussions entre les groupes politiques ont commencé. Ce processus n’a pas permis de rouvrir véritablement le dossier central : le règlement sur les plans stratégiques.
Aucun compromis n’a été trouvé entre tous les groupes et les trois grands groupes, le Parti populaire européen, dans lequel siègent Les Républicains, les sociaux-démocrates et Renew Europe, dans lequel siègent les député·e·s européen·ne·s LREM, ont préféré passer un accord sans les écologistes.
Leur manque d’écoute nous a conduit à déposer un amendement de rejet. Pour nous, toute la copie doit être revue et c’est la seule chance pour que la PAC ne devienne pas l’angle mort du Pacte Vert. Cet amendement a été rejeté, mais il a tout de même recueilli les voix de 166 député·e·s, soit 97 voix hors de notre groupe, ce qui est une bonne nouvelle, d’autant que nous avons appris lundi soir, un peu par hasard, que le vote, qui devait avoir lieu mercredi, était avancé au mardi et ne porterait que sur les amendements de “compromis” en bloc ! Tout ça ressemblait fort à un passage en force pour étouffer l’opposition du grand public et des ONG.
Pour ce qui est des différents dossiers, sur l’organisation commune des marchés, les résultats des négociations étaient plutôt bons, à l’exception de la question très polémique du burger végétarien et des laits végétaux. Notre vote final dépendra notamment du résultat de ce vote. Quant au règlement horizontal de la PAC, le Parti populaire européen et les sociaux démocrates, dans une toute nouvelle alliance, souhaitent redonner le contrôle de la mise en œuvre aux États. Impossible pour nous de voter pour cette renationalisation.
Par esprit constructif, nous avons déposé des amendements de rupture pour remettre la proposition sur de bons rails : distribution des aides par unité de main d’œuvre et non plus de surface et défense de la souveraineté alimentaire européenne, etc. Dans le cas où aucun de ces amendements ne passeraient, nous avons déposé des amendements qui permettront d’améliorer le texte à la marge, notamment sur le plafonnement des aides et sur une meilleure prise en compte des objectifs du Pacte vert. Plus de 1 400 amendements ont été déposés sur ce texte. Ils seront votés tout au long de la semaine. Le texte final sera voté vendredi après-midi.
C’est Benoît Biteau, membre de la commission de l’agriculture et du développement rural et paysan, qui est intervenu pour la délégation.
« Nous devons rejeter cette PAC et saisir l’opportunité historique qui nous est faite d’en rédiger une nouvelle qui saura relever le défi de satisfaire l’intérêt des générations futures en faisant du Pacte vert le socle robuste de l’avenir de nos enfants. »
L’après-midi, nous avons discuté du programme de travail de la Commission pour 2021. Pour en savoir plus, vous pouvez lire ce programme (en anglais) ici 👇🏻
Dans un rapport, le Parlement européen a donné ses recommandations à Josep Borrell, Vice-président de la Commission européenne, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, sur la situation en Biélorussie.
Le Parlement européen a réaffirmé son soutien au peuple de Biélorussie et souligné la nécessité d’une solution pacifique et démocratique à la crise actuelle, soutenue par des médias indépendants et libres et une société civile forte.
Nous soutenons pleinement l’appel du peuple biélorusse en faveur de nouvelles élections libres, équitables, transparentes et ouvertes à toutes et tous, conformément aux normes internationales et sous la supervision d’observateur·e·s indépendant·e·s.
Nous demandons l’arrêt immédiat de la violence et des détentions illégales et insistons sur la libération immédiate et inconditionnelle et l’abandon de toutes les accusations portées contre les défenseur·e·s des droits humains, les militant·e·s, les journalistes et toute autre personne détenue arbitrairement ou condamnée en représailles pour avoir exercé ses droits civils et politiques, ainsi qu’une enquête approfondie et impartiale sur tous les incidents de détention arbitraire, de mauvais traitements et de torture.
L’Union européenne a finalement imposé des sanctions mais, plus important encore, elle doit maintenant revoir sa politique à l’égard de la Biélorussie en mettant l’accent sur le soutien de l’Union européenne à la société civile et au peuple biélorusse, ainsi que dans la perspective d’une future Biélorussie démocratique. Il est temps de mettre fin à la dernière dictature d’Europe.
Nous avons également débattu de la procédure d’examen 2020 du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), du contrôle des armes nucléaires et du désarmement nucléaire.
Le TNP est un traité international historique dont l’objectif est d’empêcher la propagation des armes nucléaires et de la technologie des armes, de promouvoir la coopération dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et de favoriser l’objectif de parvenir au désarmement nucléaire et au désarmement général et complet.
Le traité représente le seul engagement contraignant d’un traité multilatéral à l’égard de l’objectif de désarmement des États dotés d’armes nucléaires.
Ouvert à la signature en 1968, le traité est entré en vigueur en 1970. Le 11 mai 1995, le traité a été prorogé pour une durée indéterminée. Au total, 191 États ont adhéré au traité, dont les cinq États dotés d’armes nucléaires.
Tous les cinq ans, une conférence d’examen est organisée pour évaluer la mise en œuvre des objectifs du traité et pour décider d’une feuille de route jusqu’à la prochaine conférence d’examen.
À de nombreuses reprises, les États parties n’ont pas adopté les documents pertinents. Depuis 2010, l’Union européenne, bien que son rôle, en partie lié à certaines activités de non-prolifération et à l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, soit très limité dans ce domaine, a réussi à adopter une position commune avant la conférence d’examen.
La recommandation dont nous avons débattu vise à faire pression sur le haut représentant de la Commission et les États membres pour qu’ils adoptent une position qui permettrait aux États membres d’agir de manière cohérente et coordonnée pendant la conférence de révision.
(Légende de la carte : en vert foncé, les pays qui ont signé et ratifié le traité, en vert clair, ceux qui l’ont simplement signé, en orange, la Corée du Nord, qui s’en est retiré, en rouge, les pays qui ne l’ont pas signé.)
Mounir Satouri est intervenu pour la délégation.
« J’entends certains parler de « désarmement réaliste ». Le seul réalisme dont je souhaite m’armer, c’est celui qui fait avancer l’objectif atteignable d’un monde libre de la menace nucléaire. »
Le 24 octobre, le Honduras a ratifié le Traité, lui permettant ainsi d’atteindre le seuil minimal des cinquante ratifications nécessaires à son entrée en vigueur. Le 22 janvier 2021, nous entamerons donc une nouvelle décennie où les armes nucléaires seront illégales au regard du droit international.
Notre dernier débat de la journée a porté sur les violences policières. Dans une résolution votée en février 2019, le Parlement européen n’avait pas demandé explicitement l’interdiction des armes mutilantes, mais condamnait sans appel la violence excessive employée par les forces de police à l’encontre des manifestant·e·s. La France était particulièrement visée en raison du nombre et de la gravité des blessures infligées par la police aux gilets jaunes. Le succès rencontré par le documentaire « Un pays qui se tient sage » du journaliste David Dufresne n’est d’ailleurs pas sans relation avec l’accroissement des violences policières, notamment contre les journalistes. La résolution du Parlement européen prenait d’ailleurs acte du rôle important des journalistes et des photojournalistes dans le signalement des cas de violence excessive et condamnait toutes les situations dans lesquelles ils ont été délibérément pris pour cible.
Mais que peut concrètement faire la Commission, qui n’a toujours pas condamné les violences policières ? Pas grand-chose et jusqu’ici elle a botté en touche tant qu’elle le pouvait car elle estime que les pays membres de l’Union européenne disposent des procédures juridiques nécessaires pour répondre aux violences. Mais les répressions violentes de plus en plus fréquentes des manifestant·e·s, et notamment en Bulgarie actuellement, ne peuvent pas se cacher sous le tapis indéfiniment.
Mercredi 21 Octobre 2020
Nous avons commencé la journée par les conclusions du Conseil européen des 15 et 16 octobre 2020 avec comme sujets principaux le Brexit, le budget européen et la loi climat.
Dans les conclusions du premier jour de leur rencontre à Bruxelles, le 15 octobre, les chef·fe·s d’État et de gouvernement ont confirmé la nécessité d’accélérer les préparatifs en vue de la sortie du Royaume-Uni de l’espace économique européen au 31 décembre 2020, tout en « continuant les négociations » avec Londres sur la future relation. La Commission devrait proposer, vers la mi-novembre, des mesures de contingence en cas d’un Brexit sans accord.
Concernant le budget, 27 refusent de renflouer le budget post-2020 de l’Union européenne. Devant le conseil, David Sassoli, le président du Parlement européen, a répété que le Parlement réclame une augmentation du montant global du Cadre financier pluriannuel 2021-2027 (vous pouvez lire son intervention ici). Il a mentionné l’ajout de 39 milliards d’euros supplémentaires, ainsi que l’exclusion des 13 milliards d’euros d’intérêts des prêts du plan de relance. Les chef·fe·s d’État ne veulent pas revenir sur l’accord obtenu en juillet. Ils ne sont donc ouverts qu’à des solutions techniques sans toucher aux montants globaux.
Dans une mention ajoutée aux conclusions définitives du premier jour du sommet européen des 15 et 16 octobre, les dirigeant·e·s européen·ne·s demandent d’évaluer les efforts nationaux des États membres pour respecter la loi climat. Cette demande pourrait permettre d’obtenir l’accord des pays de l’Est d’ici à décembre. En amont du sommet, le Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a mis fin à l’opposition de principe de son pays. Sur l’objectif de réduction des émissions d’ici à 2030, il a déclaré : « Nous sommes d’accord sur une moyenne de 55 % dans l’Union européenne […]. Certains pays peuvent faire plus mais nous, nous ne pouvons pas atteindre cet objectif. ». Parallèlement, onze pays (dont la France) ont publié une déclaration soutenant « au moins 55% » de réductions des émissions de l’Union européenne d’ici à 2030.
Pour mémoire, le Parlement européen a voté début octobre une réduction de 60% et, d’après les scientifiques, il faudrait une réduction de 65% des émissions de gaz à effet de serre pour respecter l’Accord de Paris.
Nous avons également débattu d’un rapport sur la politique économique de la zone Euro. C’est Claude Gruffat qui est intervenu pour nous dans ce débat.
« Arrêtons d’utiliser des indicateurs datant des années 30 dont la crise sanitaire a démontré l’obsolescence. Les services d’utilité publique, ceux qui servent notre planète, ne sont pas du déficit, c’est de l’économie réelle. »
Nous avons voté un rapport de la commission de l’emploi et des affaires sociales (EMPL) qui s’inscrit dans la cadre de la contribution du Parlement européen au « semestre européen » (le cycle annuel de coordination des politiques économiques des États membres de l’Union européenne).
Ce rapport appelle à une approche équilibrée entre les transitions verte et numérique, d’une part, et les infrastructures éducatives, sociales et de santé, d’autre part. Il insiste sur le fait que le plan de relance doit être pleinement conforme au pilier européen des droits sociaux et contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies et du Pacte vert européen.
Il rappelle que la réussite du plan de relance de l’Union européenne est liée à la participation effective des partenaires sociaux.
Il demande, entre autres : la garantie des salaires décents au-dessus du seuil de pauvreté pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses, un cadre européen pour les salaires minimums, des mesures contraignantes de transparence des rémunérations, le déblocage des négociations sur la directive relative à la place des femmes dans les conseils d’administration au sein du Conseil, la fin de la discrimination structurelle à l’encontre des minorités dans l’accès à l’emploi et sur le lieu de travail, la mise en œuvre rapide et intégrale de la directive relative à la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée des parents et des personnes assurant la garde des enfants et le renforcement du rôle de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail pour promouvoir des lieux de travail sains et sûrs.
Le Parlement continue à suivre de près la dimension sociale de la crise du COVID-19. En août 2020, le taux de chômage dans l’UE était de 7,4%, contre 6,6% en août 2019, selon Eurostat. Pour en savoir plus sur ce que fait l’UE pour aider, lire ici.
C’est François Alfonsi qui est intervenu pour nous sur ce sujet.
« Avec une économie basée sur le tourisme et une grande dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement, les îles sont les territoires les plus vulnérables face à cette crise. L’Europe doit leur porter une attention particulière. »
Nous avons fini cette journée de débats avec un rapport qui propose un devoir de vigilance quant à la déforestation sur l’ensemble des produits qui arrivent sur le marché intérieur.
Le texte est très clair sur le fait que les certifications et les accords volontaires sont très largement insuffisants pour lutter contre la déforestation : le besoin d’un devoir de vigilance fort est clairement revendiqué par le Parlement européen dans ce premier rapport d’initiative législative et envoie un signal fort à la Commission qui devra rendre son avis l’année prochaine.
Il faut néanmoins relativiser : là où nous demandions un devoir de vigilance pour l’ensemble des entreprises ayant leur siège au sein de l’Union et opérant sur le marché intérieur, ainsi que pour l’ensemble des activités responsables de la déforestation (dont les méga-barrages ou encore les activités extractives), seule une liste restreinte de produits seront dans un premier temps concernés, mais cela constitue déjà une belle victoire !
Parmi les amendements déposés par notre collègue Marie Toussaint, plusieurs ont été adoptés : le soutien à la reconnaissance par les Nations-Unies du droit à un environnement sain, la création tout aussi urgente d’un mécanisme de protection des défenseur·e·s de l’environnement, la demande d’un budget européen zéro déforestation et compatible avec le Pacte vert a été approuvée. Enfin, son amendement visant à dénoncer les OGMs au sein du soja importé dans l’Union (première source de déforestation importée) a également reçu une majorité des voix en Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) et fait donc aujourd’hui partie du texte qui sera voté.
Si nous n’avons pas réussi à faire adopter d’amendement rejetant clairement l’accord de libre-échange avec le MERCOSUR, le texte retenu dénonce cet accord tant que de fortes conditions environnementales et de protection des droits humains n’y auront pas été ajoutées.
Caroline Roose est intervenue en tant que rapportrice sur la responsabilité environnementale des entreprises pour la Commission du développement (DEVE).
« Notre modèle d’agriculture industrielle, fortement dépendant des importations de soja, est grandement responsable de la déforestation en Amazonie. Comment alors voter pour cette réforme de la PAC insuffisante ? »
Marie Toussaint est également intervenue.
« Nous devons défendre les forêts parce qu’en les protégeant, c’est notre existence elle-même que nous protégeons, parce que les forêts sont le poumon de l’humanité. »
Jeudi 22 Octobre 2020
L’opposition démocratique à Alexandre Loukachenko en Biélorussie a obtenu le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Le Parlement européen renouvelle ainsi son soutien au peuple biélorusse. Le prix leur sera remis le 16 décembre.
Cette distinction ne pouvait pas mieux tomber. En effet, l’opposition, mobilisée depuis des semaines dans la rue, a donné à Loukachenko jusqu’à dimanche pour se retirer sans quoi elle appellera à une manifestation monstre et une grève générale.
Nous nous réjouissons de ce choix qui salue le courage et la bravoure du peuple biélorusse et sa détermination à mettre fin au régime autoritaire d’Alexandre Loukachenko.
Notre groupe avait soutenu la candidature des militant·e·s écologistes de Guapinol qui risquent leur liberté voire leur vie pour protéger leurs terres. Nous continuerons à nous battre à leurs côtés et aux côtés de celles et ceux qui défendent les droits humains et les droits de la nature.
Si l’égalité des sexes est reconnue comme un élément pertinent de l’action extérieure de l’Union européenne, elle n’est pas au centre du processus décisionnel. La politique étrangère féministe (PEF) place l’égalité des sexes au cœur de l’action extérieure, en cherchant à remettre en question les stéréotypes sexistes et à lutter contre l’oppression et la domination à l’échelle mondiale.
En tant que cadre politique, la PEF cherche à prendre ses distances par rapport aux méthodes militaristes, conflictuelles et dominantes de l’engagement à l’étranger, préférant considérer les situations du point de vue des plus vulnérables. Cela remet nécessairement en cause les stéréotypes et contribue à promouvoir la paix.
Pour atteindre ses objectifs, la PEF suit une approche en trois volets :
1. Accroître la représentation et l’influence des femmes et d’autres groupes traditionnellement marginalisés dans les processus décisionnels à tous les niveaux et dans tous les domaines de la politique étrangère ;
2. Allouer des ressources considérables pour promouvoir l’égalité des genres et l’élévation des groupes marginalisés ;
3. Promouvoir la pleine jouissance des droits humains par toutes les femmes et autres groupes marginalisés.
Un certain nombre de pays ont déjà adopté des cadres politiques basés sur la PEF (ou explicitement nommés ainsi), notamment la Suède, le Danemark, la Suisse et la Norvège. Le rapport dont nous avons débattu vise à ajouter l’Union européenne à la liste des acteurs internationaux qui s’engagent dans une politique étrangère féministe.
Certains États membres, comme Malte, ont mis en place des systèmes qui débouchent sur la vente de la citoyenneté nationale et, par conséquent, européenne. Ces systèmes, uniquement accessibles aux plus riches, sont une source de corruption. Ils ouvrent la porte au blanchiment d’argent et à l’évasion fiscale et menacent l’espace Schengen. Certain·e·s député·e·s s’inquiètent de la prolifération de la corruption et de la criminalité via ce type de dispositifs et craignent qu’ils soient contraires aux valeurs de l’Union européenne.
Le Parlement européen condamnait déjà en janvier 2014 ces dispositifs et exhortait la Commission européenne à vérifier leur compatibilité avec les règles de l’UE. Pour en savoir plus 👇🏻
Dans son rapport sur l’Union de l’énergie, la Commission dresse un état des lieux en demi-teinte. Le panorama que dessinent le rapport et ses annexes riches d’enseignements ne prête pas à l’optimisme.
Le Traité sur la charte de l’énergie (TCE) est un accord international entré en vigueur en 1998. Il regroupe aujourd’hui 53 membres allant de l‘Europe occidentale au Japon, en passant par l‘Asie centrale. L’Union européenne et l’ensemble de ses États membres en sont signataires, à l’exception de l’Italie qui l’a quitté le 1er janvier 2016. Conçu à l’origine pour sécuriser l’approvisionnement énergétique de l’UE après la disparition du bloc soviétique, il vise à encourager et protéger les investissements et le commerce des matières, des produits et des équipements dans la production de l’énergie. Il permet surtout aux investisseurs du secteur d’avoir recours aux tribunaux d’arbitrage (ISDS) pour contester les décisions des États nuisant à leurs intérêts et les autorise à exiger des compensations sur les investissements réalisés et sur les bénéfices escomptés.
Alors que les États européens privilégient une réponse nationale pour tenter de limiter les impacts négatifs du TCE sur leurs politiques, le caractère multilatéral de ce traité nécessite l’adoption d’une stratégie coordonnée à l’échelle européenne.
En 2019, 278 ONG exhortaient l’Union européenne et les États membres à le dénoncer. Certains États comme la France, le Luxembourg et l’Espagne ont appelé l’UE à se préparer à un retrait du TCE en cas de progrès insuffisants vis-à-vis de la compatibilité de l’ISDS avec l’Accord de Paris.
Pour lire le rapport (en anglais) 👇🏻
Vendredi 23 Octobre 2020
Cette journée a été consacrée aux votes et, notamment, au vote final de la Politique agricole commune. Pour savoir pourquoi nous avons voté contre, suivez ce fil 👇🏻
La nouvelle Politique agricole commune a été adoptée par 425 voix pour, 212 voix contre et 51 abstentions. Si cette adoption est une mauvaise nouvelle pour le climat, l’environnement et les paysan·ne·s, le fait que 212 député·e·s aient fait le choix de s’y opposer montre que les lignes bougent et que le travail de notre groupe de 69 membres et des ONG porte ses fruits. Notre réaction 👇🏻
Voilà, c’est fini pour cette plénière. On se retrouve le 11 novembre pour une « mini session » à Bruxelles.
D’ici là, vous pouvez nous suivre :
– sur Twitter : @euroecolos
– sur Instagram : EuropeEcologie
– sur Facebook : Les eurodéputé·e·s Europe écologie
Et vous inscrire à notre infolettre.
Prenez soin de vous et à très vite !